Marie Ange

Publié le par FUGITIF

Marie Ange s'en est allée, vous êtes nombreux à témoigner de votre sympathie. Pour répondre à vos demandes, nous publions ce billet.


articles de presse :




DERNIER HOMMAGE. --La sans-domicile fixe de la rue du Palais sera inhumée ce matin à Mireuil

Il chante Marie-Ange



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La disparition de Marie-Ange, la sans-domicile fixe la plus connue de la ville, a suscité émotions et réactions. Au lendemain de sa mort, jeudi au petit matin, plusieurs personnes s'exprimaient sur ce drame sur le forum du site internet du Stade Rochelais. La rédaction de « Sud Ouest » a reçu, pour sa part, plusieurs messages de sympathie touchants.
Michel Laboureur et sa femme, prénommée elle aussi Marie-Ange, nous ont adressé un poème signé en janvier 2007 par Pierre Deslandes. Un poème consacré à la Marie-Ange de la rue et qui commence ainsi :
« Est-il un monde au nom portant plus de douceur,
Évoquant pureté, rehaussée de candeur ?
Pourtant, il n'auréole ici qu'une clocharde
Ratatinée sur le trottoir, parmi ses hardes? »


En musique. Depuis une douzaine d'années, Stéphane Belin chante avec le groupe Fugitif composé de quatre musiciens amateurs de rock français. Un groupe de Nancy qui a enregistré, il y a quelques mois, une chanson sur Marie-Ange la rochelaise. « Je viens régulièrement voir des amis à La Rochelle. Il y a trois ans, alors que je me promenais avec mon fils de 7 ans rue du Palais, nous avons croisé Marie-Ange. Mon gamin m'a interrogé sur cette dame à laquelle nous avons parlé. J'ai été ému par son sort et, une fois rentré à Nancy, j'ai écrit une chanson. »
Chanson enregistrée sous le titre « Une femme dans la rue » sur un album édité à un millier d'exemplaires. « C'est ainsi que Marie-Ange est très connue aussi à Nancy ! », explique Stéphane Belin. La chanson peut être écoutée sur son site internet www.groupefugitif.com.
Les obsèques de Marie-Ange Plaire sont célébrées ce matin à 10 heures en la cathédrale Saint-Louis, suivies de l'inhumation au cimetière parc de Mireuil.

http://www.sudouest.com/






La mort dans l'âme

Sylvain Cottin

 

 

Marie-Ange n'était pas née dans la rue. Elle y est morte. Et enterrée hier comme la sainte patronne des clochards rochelais (« Sud Ouest » du 9 novembre). Des funérailles célébrées par Mgr Hausset en personne, devant plus de 500 personnes, à quelques centaines de mètres de son bout de trottoir fatal.

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L'évêque en personne. Des gueules cassées autant que des pompiers ou des mamies poudrées en guise de cortège funèbre forcément contrasté. Après une quinzaine d'années à décliner dans la rue, l'alcool et le froid, Marie-Ange Plaire a donc provoqué un émoi sans précédent parmi toutes les couches de la population rochelaise. « Ce matin, au-delà de nos éventuels sentiments de culpabilité et de nos remises en cause, je voudrais rappeler que l'on ne sauve pas les gens malgré eux », avait en préambule glissé l'évêque, comme pour mieux soulager les consciences. Mis à part quelques cafés et paquets de cigarettes, l'ancienne fonctionnaire du Trésor n'aura en effet jamais accepté d'autres secours que celui de ces petites aumônes quotidiennes. Pas plus d'hébergement d'urgence que ce gîte dans une maison relais d'Aytré que lui proposaient il y a quelques jours encore les travailleurs sociaux.


Constat d'échec. Un constat d'échec partagé hier par son propre fils devant l'assistance : « Je t'avais encore vu l'avant-veille de ta mort, et tu n'as pas cessé de me répéter que tu ne voulais pas finir dans un hôpital, dans un hospice et encore moins à Lafond. Je ne t'en veux pas, c'était ton choix. Je t'ai toujours aimée, pardonnée, et surtout jamais jugée. Voilà, nous y voici chère maman. Cela fait au moins trois ans que je m'y préparais, parce que ce n'est pas la première fois que l'on m'annonce cette triste nouvelle. »
En évitant de sombrer dans le misérabilisme malgré le chagrin et les propres peurs de ses « potes de la rue », les obsèques de Marie-Ange auront finalement été fidèles à sa drôle et triste légende. Des grilles de mots croisés et une bouteille de vin rosé posée sans honte ni tabou sur son cercueil au c?ur de la cathédrale, avant de l'accompagner vers un ultime pèlerinage devant le Monoprix de la rue du Palais. Sur la route du cimetière de Mireuil, la procession de chiens muselés, de voitures et de gens cabossés par la vie s'y est un instant recueilli en trinquant à la « maman de la rue ».

« Chère maman, cela fait des années que je me préparais à cette triste nouvelle »

À l'ombre des fleurs mais à la lumière des dizaines de bougies alignées face à la vitrine, un homme alors a conclu l'oraison très funèbre. « Merci à vous, les gars et les filles de la rue, pour tous ces petits gestes qui lui donnaient le sentiment d'exister sur ce bout de trottoir qui était devenu sa maison. Aujourd'hui elle mérite ces bouquets et ces lumières qui apportent un peu de clarté à son visage devenu froid. » 

http://www.sudouest.com/



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Télécharger le clip "Une femme dans la rue"


Vous avez d'autres documents ou photo, vous pouvez nous les faire parvenir à l'adresse : fugitif@groupefugitif.com

Publié dans groupefugitif

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